Actuel HSE poursuit son tour d’horizon des questions environnementales en débat jusqu’à l’élection présidentielle du 10 avril. L’impératif climatique imposera demain une refonte de la politique de mobilité… que le contexte économique vient quelque peu bousculer. Les candidats cherchent le bon équilibre.
En quelques semaines, les prix des carburants ont littéralement explosé. Sans que l’on ne sache quel crédit leur accorder, les témoignages se multiplient parmi des salariés qui estiment que le coût de leurs trajets domicile-travail va les obliger à revoir leur plan de carrière. Une problématique sociale qui pourrait donc rapidement poser des questions d’employabilité aux acteurs économiques. En pleine campagne électorale, cette préoccupation ne pouvait que faire réagir. Les candidats s’en saisissent avec des approches différentes. Les uns adoptent une position conjoncturelle et veulent limiter la casse. Les autres font le lien avec l’impératif climatique qui interroge le modèle de déplacement actuel fondé sur la voiture individuelle.
Un point de consensus semble se dégager sur le fait qu’il est nécessaire de geler les augmentations de taxes qui devaient inciter à choisir des moyens de transport plus vertueux. Un « héritage de la crise des gilets jaunes, selon l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) qui a proposé un décryptage des programmes, le 9 mars 2022. Les inégalités sont désormais au cœur des débats sur le climat. Ne l’oublions pas ».
À court terme, le gouvernement a octroyé une remise de 15 centimes par litre aux automobilistes, sur quatre mois. Plusieurs candidats comme Marine Le Pen, Jean Lassalle ou Anne Hidalgo proposent d’aller plus loin en baissant la TVA sur les carburants à 5,5 %. La maire de Paris veut aussi plafonner temporairement le prix de l’essence, comme Fabien Roussel.
HSE
Hygiène, sécurité et environnement (HSE) est un domaine d’expertise ayant pour vocation le contrôle et la prévention des risques professionnels ainsi que la prise en compte des impacts sur l’environnement de l’activité humaine. L’HSE se divise donc en deux grands domaines : l’hygiène et la sécurité au travail (autrement appelées Santé, Sécurité au travail ou SST) et l’environnement.
Les entreprises pourraient parallèlement prendre en charge une partie des surcoûts. Éric Zemmour, qui « porte une attention affirmée et presque exclusive à la voiture comme moyen de se déplacer », selon la fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT), suggère un remboursement de 50 % des frais de carburants par les employeurs.
Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot veulent leur imposer le forfait mobilités durables à ce jour facultatif. Ce dernier entend par ailleurs doubler son plafond pour le porter à mille euros par an. Afin de couvrir les frais de covoiturage, il souhaite un complément de l’État le temps de changer les habitudes des salariés. Fabien Roussel propose le remboursement de l’ensemble des trajets en TER (à 50 % par l’employeur, à 50 % par l’État).
À cela s’ajoute la volonté quasiment unanime de développer les transports collectifs (qui seront gratuits si Philippe Poutou est élu), de redynamiser le ferroviaire (en particulier le ferroutage et les trajets du quotidien) et de cofinancer les moyens de déplacement moins polluants. Outre les primes à la conversion et les aides à l’installation de bornes de recharge électrique, chacun y va de ses propositions.
Yannick Jadot veut abonder le fonds vélo de 500 M€/an et fournir des aides au rétrofit, cette technique qui consiste à changer la motorisation des véhicules existants. Marine Le Pen parle d’hydrogène dès que l’occasion s’en présente. Valérie Pécresse entend multiplier les stations de bioGNV pour les acteurs du fret et de la logistique. Anne Hidalgo propose un système de leasing capable de rendre les véhicules électriques plus accessibles que les autres. Et si Emmanuel Macron s’est peu exprimé sur le sujet, un appel à projets a été lancé par son gouvernement, mi-mars, pour soutenir l’acquisition de véhicules lourds électriques.
Plus complémentaires que concurrentes, ces idées sont avant tout une manière pour chacun de mettre en avant une singularité. Leur mise en œuvre sera essentielle dans les zones à faibles émissions… du moins pour les candidats qui souhaitent les conserver, ce qui n’est pas le cas d’Éric Zemmour, ni de Nicolas Dupont-Aignan – qui n’expliquent pas comment répondre autrement à la problématique des particules fines.
Jean-Luc Mélenchon entend lui remanier ces ZFE car leurs critères « induisent des inégalités sociales et une trop grande tolérance à l’égard de certains véhicules, notamment les SUV », a-t-il répondu au questionnaire de l’Affaire du siècle. Yannick Jadot promet au contraire de les étendre… avec des aides accrues aux ménages modestes qui s’équipent de véhicules plus vertueux.
Le candidat écologiste souhaite par ailleurs s’attaquer à l’organisation des territoires en intégrant des obligations liées à la mobilité dans les plans locaux d’urbanisme et en associant chaque bien immobilier à un « score de dépendance automobile », sur le modèle des diagnostics de performance énergétique.
Fabien Roussel s’est quant à lui dit favorable à une « démétropolisation » qui permettrait de décongestionner les grandes villes et de mieux répartir les entreprises sur le territoire… Une expression aussi utilisée par Marine Le Pen, le 15 mars, lors de son grand oral organisé par plusieurs associations de collectivités.
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